Médecine et embauche au Japon : l’étrange rôle du groupe sanguin
Au Japon, l’arme secrète pour décrocher un emploi pourrait être cachée dans vos veines. À savoir, votre groupe sanguin. Cette information d’ordinaire réservée aux situations médicales est en effet, jusqu’à récemment, un critère de sélection lors d’un recrutement.
Le groupe sanguin, un marqueur de personnalité ?
Dans l’archipel nippon, demander son groupe sanguin à quelqu’un est aussi courant que de demander son signe astrologique en France. Cette pratique remonte à 1927, lorsque le professeur Takeji Furukawa émit l’idée que le groupe sanguin influencerait la personnalité. Cette conviction s’est dès lors installée dans l’inconscient collectif de la société japonaise, déterminant les traits présumés de caractère de chacun selon qu’il soit du groupe A, B, O ou AB.
Discrimination à l’embauche : la pénible réalité
Malheureusement, ces croyances ont engendré des formes de discrimination. Takeji Furukawa évoquait le fait que jusqu’à très récemment, les employeurs étaient en droit de refuser un candidat à l’embauche si son groupe sanguin ne leur convenait pas. Si cette pratique est désormais illégale, il reste cependant parfaitement légal de poser la question au candidat.
Ces attitudes ont mené à une préférence marquée pour les individus du groupe O, car leur sang est dénué d’antigènes, ce qui les rend moins susceptibles d’attraper des virus. Autrement dit, moins susceptibles de tomber malades et donc, moins absents.
Le groupe O, l’employé idéal ?
Cette préférence pour le groupe O ne s’arrête pas à leur robustesse supposée. La tradition japonaise veut en effet que les personnes du groupe O soient ambitieuses et généreuses. Des qualités idéales pour un employé, même si le revers de la médaille voudrait que ces personnes manquent de sens du détail et de ponctualité.
Ces normes d’embauche basées sur le groupe sanguin, bien que légales au Japon, sont de plus en plus contestées. Elles véhiculent des stéréotypes qui peuvent nuire aux individus et ne sont pas fondées sur des preuves scientifiques. Tandis que le monde entier s’éloigne de ces discriminations, espérons que le Japon suivra le mouvement.
Un critère d’embauche attaqué
Devant cette situation inédite, des voix s’élèvent pour contester l’utilisation du groupe sanguin comme critère d’embauche. Des militants et des organisations de défense des droits de l’homme affirment que cette pratique alimente une discrimination invisible et non fondée scientifiquement. Elle perpétue une forme de ségrégation basée sur des stéréotypes innés et non sur la réalité des compétences et des expériences de chaque individu.
La remise en question
Les entreprises modernes, notamment celles ayant une présence internationale, commencent à remettre en question cette tradition. Certains employeurs progressistes insistent sur le fait que les compétences, l’éthique de travail et l’expérience doivent primer sur ces croyances populaires. Néanmoins, malgré ces avancées, la question du groupe sanguin lors d’un entretien d’embauche reste un défi majeur pour l’équité professionnelle au Japon.
La loi silencieuse
Malgré le débat sur le sujet, le gouvernement japonais n’a pas encore légiféré pour interdire explicitement de poser la question du groupe sanguin lors des entretiens d’embauche. Il reste à voir si à l’avenir, le pays adoptera des mesures pour protéger les candidats contre cette forme de discrimination invisible.
Notre avis
Au sein de notre rédaction, nous pensons que toute forme de discrimination, y compris basée sur les groupes sanguins, devrait être abolie. Il est important de comprendre que chaque individu, quel que soit son groupe sanguin, a la capacité d’apporter sa valeur unique à une entreprise ou à une organisation. Les compétences, l’expérience et les qualités individuelles devraient être les seuls critères considérés lors de l’embauche.
À retenir : l’étrange rôle du groupe sanguin
💉 Au Japon, la croyance populaire associe les traits de personnalité au groupe sanguin.
⚖️ Ces traditions ont parfois mené à des discriminations à l’embauche, notamment envers les non-groupe O.
🌏 Des voix s’élèvent contre cette pratique, plaidant pour un recrutement basé sur les compétences plutôt que sur un critère inné.
🔎 La question du groupe sanguin lors des entretiens reste un sujet de débat national.
Conclusion
Que ce soit en politique, dans la vie professionnelle ou dans les relations sociales, le groupe sanguin ne devrait pas déterminer notre réussite ou notre valeur. Les vraies compétences viennent de notre travail, de notre dévouement et de notre passion, pas de notre sang.
