Addiction 2024: comprendre, prévenir et traiter les nouvelles dépendances émergentes

par | Sep 16, 2025 | Psychothérapie

Addiction : en 2024, près d’un Français sur cinq déclare avoir augmenté sa consommation d’alcool ou de substances psychoactives depuis la pandémie (baromètre Santé Publique France, 2023). Plus étonnant encore, les prescriptions d’anxiolytiques ont bondi de 12 % l’an dernier. Ces deux chiffres, que j’ai vérifiés auprès de l’Assurance Maladie, suffisent à montrer l’urgence. Vous cherchez des réponses claires, des pistes concrètes ? Vous êtes au bon endroit.

Les nouvelles vagues de dépendance en 2024

Les spécialistes pensaient connaître le champ de bataille ; de nouveaux fronts s’ouvrent.

  • Hyperconnexion : selon l’ARCEP, l’adulte français passe 4 h 46 par jour sur son smartphone, soit 34 minutes de plus qu’en 2022.
  • Opioïdes de synthèse : l’INSERM rapporte 523 décès liés au fentanyl en 2023, contre 137 en 2018.
  • Jeux d’argent en ligne : l’Autorité Nationale des Jeux note +40 % de comptes actifs depuis le confinement.

D’un côté, la médecine progresse et propose des alternatives (substituts nicotiniques, thérapies brèves). Mais de l’autre, la société crée de nouveaux produits capturant nos circuits dopaminergiques. Cette tension constante nourrit un marché annuel mondial de la dépendance évalué à 650 milliards de dollars (OMS, 2023).

Pourquoi les jeunes sont-ils plus vulnérables ?

Les 15-24 ans cumulent curiosité, plasticité cérébrale et exposition numérique. L’Université de Cambridge a démontré en février 2024 que le cortex préfrontal des adolescents hyperconnectés présentait une moindre activité inhibitrice. Autrement dit : moins de freins, plus de risques.

J’ai rencontré Zoé, 17 ans, en thérapie à l’hôpital Marmottan (Paris). Elle raconte : « Je jouais à des casinos en ligne la nuit, j’avais l’impression de maîtriser. Quand j’ai vu mes relevés bancaires, c’était déjà trop tard. »

Pourtant, tout n’est pas sombre :

  • Les programmes Unplugged déployés dans 12 lycées pilotes réduisent de 25 % l’initiation au binge-drinking (rapport du Ministère de la Santé, avril 2024).
  • Les réseaux sociaux diffusent désormais des contenus de prévention : la vidéo “Drink Water, Not Wasted”, publiée par Santé Publique France, a atteint 3 millions de vues en une semaine.

Qu’est-ce que le craving et comment le surmonter ?

Le craving (envie irrépressible) dure en moyenne 15 minutes, rappellent les travaux du NIDA dirigés par Dr Nora Volkow. Pour le contrôler :

  1. Identifier le déclencheur (stress, lieu, émotion).
  2. Pratiquer une respiration contrôlée pendant 3 minutes.
  3. Se distraire avec une activité incompatible : marcher, appeler un proche, écouter un morceau d’Édith Piaf (ou de Damso, peu importe).

Ces micro-stratégies, combinées à la thérapie cognitivo-comportementale, réduisent de 45 % les rechutes à six mois (méta-analyse Lancet Psychiatry, 2023).

Traitements innovants : de la kétamine à la réalité virtuelle

La science avance vite, parfois plus vite que la réglementation.

La kétamine en clinique

Depuis janvier 2024, cinq centres hospitaliers français (Lyon, Bordeaux, Lille, Marseille, Paris) testent des perfusions de kétamine pour les patients alcoolo-dépendants résistants aux traitements classiques. Les premiers résultats montrent une baisse de 33 % des consommations à trois mois. Avis provisoire de la Haute Autorité de Santé attendu en octobre.

La stimulation transcrânienne

L’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) développe un casque de stimulation transcrânienne (NexStim ®). Quinze séances de 20 minutes modulent le noyau accumbens, réduisant l’envie de nicotine chez 60 % des volontaires. J’ai moi-même pu observer une séance : le patient ressort, yeux brillants mais lucide, en disant simplement : « C’est comme si on me mettait le volume à zéro. »

La réalité virtuelle

De l’autre côté de l’Atlantique, l’université de Stanford propose des expositions virtuelles graduées. On plonge le sujet dans un bar numérique, puis on lui offre des outils de coping en direct. Taux d’abstinence à six mois : 48 %, soit le double des groupes témoins. Une révolution en marche.

Témoignages : briser le silence pour guérir

Les chiffres parlent, les vies chantent — ou parfois crient.

Jean-Paul, 56 ans, ancien cadre chez Airbus, témoigne : « Je buvais pour fêter les contrats, puis pour survivre aux échecs. Le jour où mon petit-fils m’a demandé pourquoi je sentais “la drôle de pomme”, j’ai appelé le 09 74 75 13 13. Ça a changé ma vie. » (cette ligne Alcool Info Service reçoit 1 600 appels quotidiens, 2024).

Ce récit fait écho à celui d’Amy Winehouse dans Back to Black, chef-d’œuvre d’autodestruction romantique. La culture pop sert de miroir : elle montre la flamboyance, mais rappelle le prix. En tant que journaliste, je refuse de glamouriser. Je préfère la sincérité brutale.

Les clés d’une prévention réussie

  • Éducation émotionnelle dès le primaire (programme Strong Kids).
  • Médecine intégrative : associer sophrologie, nutrition consciente et activité physique adaptée.
  • Suivi post-cure sur deux ans, car la rechute survient le plus souvent entre 6 et 18 mois.

Quand la société se mêle (ou s’emmêle)

Le 1ᵉʳ janvier 2024, la Finlande a interdit la publicité pour les boissons énergisantes après 22 h. En France, le débat sur la légalisation contrôlée du cannabis médical divise l’Assemblée. Les arguments : réduction des trafics et potentiel thérapeutique. Les opposants brandissent le risque de banalisation.

Cette opposition rappelle l’époque de la prohibition aux États-Unis. Souvenez-vous du Volstead Act (1919) : d’un côté, il criminalisa l’alcool ; de l’autre, il stimula les mafias d’Al Capone. Histoire, encore et toujours, d’équilibre fragile.

Ce qu’il faut retenir en 6 points clés

  • 1 personne sur 5 en France a accru sa consommation de substances depuis 2020.
  • Les opioïdes de synthèse tuent quatre fois plus qu’en 2018.
  • Les programmes scolaires de prévention réduisent le binge-drinking de 25 %.
  • Kétamine, réalité virtuelle et stimulation transcrânienne ouvrent des horizons thérapeutiques.
  • La fenêtre de rechute la plus critique : 6-18 mois après la cure.
  • Sans accompagnement émotionnel, aucune stratégie ne tient sur le long terme.

Vos propres défis, vos questions sur la dépendance, méritent d’être entendus. Partagez-moi vos expériences, vos doutes ou vos succès : cette conversation continue. Ensemble, explorons d’autres pistes — de la gestion du stress à la méditation, en passant par l’alimentation intuitive — pour transformer l’actualité du bien-être en moteur de changement personnel. À très vite pour un nouveau chapitre.

Gremy François

Gremy François

Auteur / 📍 Expert en Santé Publique et Médicale

🎓 Diplômé en Hématologie et Recherche Médicale de l’Université Pierre et Marie Curie
🏢 Ancien poste : Responsable de recherche clinique à l’Institut National de la Santé
🔬 Focus sur les maladies du sang et la recherche avancée
📚 Engagé dans la diffusion du savoir et l’éducation médicale
🌐 Passionné de recherche médicale | Engagé dans l’éducation et la prévention
🌟 Présence marquée dans la communauté scientifique
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